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Le blog météo de B3S
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  • Le blog météo de B3S répertorie les liens météo concernant le prévision de houle concernant la pratique du surf. La baies des 3 soleils a pour but de réunir, informer et sensibiliser les pratiquants des sports de glisse à l’environnement dans le Cotentin e
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27 mai 2006

Mai 2006 par 2fre

Il existe beaucoup de dictons relatifs au mois d’avril : « D'Avril les ondées, font les fleurs de Mai », « On n'a pas hiverné tant qu'Avril n'est pas passé » ou encore le très célèbre « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». On peut d’ores et déjà en rajouter un nouveau : « en avril par chez nous, du surf y’en a pas beaucoup ». Difficile en effet de trouver dans notre mémoire collective de surfeurs un mois d’avril aussi pourri : quasiment aucune houle, du vent toujours défavorable, des bancs de sable fantômes. A part une ou deux bonnes sessions en début de mois, ça a vraiment été une catastrophe.

Outre le manque de vagues, l’événement du mois d’avril était bien évidemment les vingt ans de la catastrophe de Tchernobyl. Quelques 12.500 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs, ont défilé le samedi 15 avril après-midi à Cherbourg contre le réacteur EPR et pour les vingt ans de la catastrophe de Tchernobyl. Cherbourg a fait honneur à sa réputation et à ses parapluies avec une pluie battante toute la journée : triste ville pour un triste anniversaire. D’après le porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire", Stéphane Lhomme, les chiffres annoncés « correspondent à une très forte mobilisation », compte-tenu des difficultés rencontrées pour accéder au site. Selon lui, l'ampleur des manifestants témoigne d'un tournant sur la politique énergétique en France.

Personnellement, je pense que ça témoigne de quelque chose en effet, mais certainement pas d’un changement de la politique actuelle, surtout avec le prix du baril de pétrole qui flambe, et le lobby pétrolier oeuvrant contre le développement des énergies renouvelables. Non, la France a trop besoin du nucléaire et tous les représentants politiques le savent, de droite comme de gauche. Si vous entendez pendant la campagne présidentielle de 2007 un candidat affirmer qu’il veut sortir du nucléaire, eh bien c’est qu’il ment, ou qu’il a une vision à très (trop) long terme.

L'adhésion des politiques et des industriels à l'EPR indique en réalité une volonté de ne pas être à la traîne technologiquement. Selon un rapport d'EDF, le projet EPR est rendu nécessaire pour assurer le maintien industriel et intellectuel des filières industrielle et scientifique liées au nucléaire. Le secteur industriel est en effet mis à mal par l'absence de nouvelle construction. EPR viendrait à point nommé (s'il ne tarde pas trop !) pour relancer aussi la recherche, assurer l'entretien du niveau des connaissances acquises et surtout le recrutement de chercheurs qui emprunteraient une filière qui se tarit (départs en retraite), et qui ne jouit pas d'une bonne image dans l'opinion publique. Enfin, les exploitants allemands, se voyant interdire toute construction de tranche nucléaire dans leur pays, resteraient présents sur ce marché, mais en France, en attendant que l'Etat allemand ne change d'opinion.

Concrètement, cette industrie a ses soutiens… et ses opposants. Pour les premiers, c’est une énergie « propre » car sans effet de serre, la seule à même de garantir le confort d’une société développée et l’indépendance nationale. Pour les autres, le risque est trop important, et la catastrophe de Tchernobyl nous le rappelle douloureusement, sans parler de la gestion des déchets à long terme (le plus gros problème en vérité). Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un regard critique est nécessaire sur de tels enjeux de société, d’autant que les médias sont devenus bien dociles, incapables d’avoir la moindre expression critique, objective, et le recul nécessaire. Il est évident que l’augmentation de la production mondiale d’énergie à terme (d’ici 2050) ne pourra se faire sur le modèle actuel, basé sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), dont les réserves sont limitées. Le nucléaire apparaît à l’heure actuelle comme la seule source disponible rapidement à grande échelle, mais nécessite une mobilisation importante de capitaux et surtout une acceptation publique. Il convient donc pour tous les citoyens Français et Européens de s’investir et de s’intéresser aux problématiques liées à la production d’énergie, d’une part pour que les politiques ne fassent pas n’importe quoi, d’autre part parce que c’est ce thème (l’énergie) qui définira le prochain « équilibre » géopolitique mondial dans les prochaines décennies.

Pour boucler cet édito, terminons sur ce « Si certains n’aiment pas la France, qu’ils la quittent ». Cette phrase a résonné en avril dans tous les médias, et reflète bien l’état d’esprit ambiant ainsi que la direction dans laquelle nous allons. Mais son auteur prend le problème à l’envers : en réalité, si tu aimes la France, il faut la critiquer. Critiquer le nucléaire, parler des risques, ouvrir le débat, pour tendre vers une « transparence » qui, même si elle s’apparente à la ligne d’horizon inaccessible, doit inciter le pouvoir politique à prendre ses responsabilités. Plutôt que d’appeler au patriotisme, il serait donc sans doute plus pertinent de faire prendre conscience à certains le sens du mot « citoyenneté », car c’est de ça qu’il s’agit finalement.

« Certains déchets nucléaires produits dans les années 60 resteront dangereux pendant un demi million d’années. Pour ceux qui sont produits maintenant, il faudra compter 30 ans de plus ».

  Le Chat (de Ph. Geluck) 

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