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Le blog météo de B3S

Le blog météo de B3S
  • Le blog météo de B3S répertorie les liens météo concernant le prévision de houle concernant la pratique du surf. La baies des 3 soleils a pour but de réunir, informer et sensibiliser les pratiquants des sports de glisse à l’environnement dans le Cotentin e
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12 février 2010

LIENS METEO SURF

Bienvenue sur le blog Météo de B3S, module météo complémentaire de www.b3s.fr pour les prévisions de surf dans le Cotentin et en France. Nous répertorions les liens météo les plus utiles afin que vous puissiez affiner vos prévisions de houle. Certaines données vous permettent également de voir ce qui se passe dans le monde, afin de préparer vos trips. Bonnes prévisions..!

CARTES ISOBARIQUES

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           Carte iso du jour                 Cartes iso 9 jours            Carte iso Météo France

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  Cartes isobariques sur 120h (Met office)      Animation cartes isobariques sur 84h

HOULE

Mondiale

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Sélectionnez votre zone          Houle mondiale             Houles du monde

Atlantique

houle_1  ww3_b_natl_sig_wav_ht_000 WAVE_atl IMGatlantique1

Animation houle 180 H  Houle Atlantique 148 H Houle Atl. en direct Houle Atl. 6 jours

Europe (France-Espagne-Angleterre-Irlande...)

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     Houle Europe 72 H                Houle sur 6 jours               Houle sur 5 jours

Cotentin-Bretagne

   IMGbretagne   WAVE000 Hsmap_manz4_12

  Animation houle N-O                  Houle en direct                    Houle sur 5 jours

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19 avril 2007

B3S: Surf et Environnement dans le Cotentin

Retrouvez toute l'actualité du surf et de l'environnement dans le Cotentin sur www.b3s.fr

- Photos et videos de sessions mises à jour régulièrement

- Page Météo avec prévision de houle et explications météorologiques et climatiques

- Articles et news sur l'environnement liés au surf dans le Cotentin

- Forum pour réagir sur l'actualité ou passer des petites annonces

- Découvrir et écouter des artistes musicaux locaux

20 janvier 2007

Nouvelle adresse B3S

Retrouvez désormais la Baie des 3 Soleils à cette nouvelle adresse WWW.B3S.fr

4 janvier 2007

Edito Hiver 2007

 

Beaucoup de changements cette année pour La Baie des 3 Soleils, avec un édito désormais saisonnier. Mais ce n'est pas tout, le site a également été entièrement refondu en ce début d'années, avec en plus de nouvelles photos, vidéos, et très vite (espérons) de nouvelles infos dans la rubrique environnement... Pour l'heure, l'hiver est bien là. Les saisons changent, mais le plastique sur les plages demeure bien en place (voir la vidéo). Outre les plages polluées par les divers polymères existant, la fin d'année 2006 a été marquée par un autre type de macrodéchets en vadrouille dans la nature. En effet, nous apprenions le 11 décembre dernier, à l'occasion de la perte de 13 fûts toxiques par un porte-conteneurs suisse entre le Cotentin et la Bretagne, qu'en février 2006, 184 conteneurs avaient été perdus au large de la Bretagne par quatre navires durant la même tempête. Pour boucler la boucle, une dépêche AFP indiquait le 17 décembre que des fûts toxiques (rien à voir avec les 13 fûts  du Safmarine-Léman) s'étaient échoués sur des plages du littoral breton.

 


A la lecture de ce genre d'informations, de nombreuses questions viennent immédiatement à l'esprit :

  • Pourquoi des fûts contenant des produits toxiques ont-ils été attachés sur le pont et tombent à l'eau aussi facilement ?
  • Comment presque 200 conteneurs peuvent être perdus par des navires en une seule journée ?
  • Comment se fait-il que le capitaine du Safmarine-Léman ne soit pas en mesure de dire précisément où les fûts ont été perdus ?
  • L'Etat français va-t-il être remboursé pour les frais engagés dans la tentative de récupération des fûts? Il paraît en effet normal que l'assureur, l'affréteur et l'armateur prennent en charge le financement des moyens mis en œuvre, particulièrement onéreux.
  • Pourquoi des fûts contenant des produits toxiques pour l'Homme et l'Environnement sont-ils de couleur noire ou sombre ? Le bon sens voudrait qu'ils soient facilement repérables en cas de perte. Un beau jaune fluo par exemple !!!
  • Quid des fûts toxiques retrouvés sur les plages bretonnes ? Les résultats d'analyse sont restées assez confidentiels dans les médias, pour ne pas dire  inexistants.

Autre fait marquant dans cette histoire, la mobilisation en Bretagne, beaucoup plus importante que dans le Cotentin ou la Manche. Des associations comme Natur-Action et le Collectif Citoyen Anti Marée Noire de Saint-Nazaire-Presqu'île ont appelé à une marche de protestation le samedi suivant. De nombreux sites internet dédiés à l'environnement en Bretagne ont pris parti, Vigipol le syndicat mixte de Protection et de Conservation du Littoral Nord-Ouest de la Bretagne, rassemblant 31 communes du Finistère et 45 communes des Côtes d'Armor, a également réagi sur cet incident. Dans le Cotentin et plus généralement dans la Manche en revanche, les réactions sont beaucoup plus timides, voire quasiment inexistantes. Comment expliquer un contraste aussi saisissant ? Cet état de fait s'explique sans doute par le lourd passé de la Bretagne en matière de pollution marine (marées noires, marées vertes...). Pourtant, le littoral de la Manche et du Cotentin est loin d'être protégé des divers types de pollution existant. Certains se rappellent sans doute de pétrole de l'Erika qui avait migré jusqu'à nos côtes (comme sur l'ensemble du littoral français). D'autres n'ont pas oublié le styrène du Ievoli Sun. En 1993, les plages du Cotentin avaient également été envahies par des milliers de petits sachets à la tête de mort, remplis de pesticide. N'oublions pas la pollution thermique (industrie nucléaire), mais aussi les rejets de la Cogéma, ou encore la fosse des Casquets (voir rubrique environnement). Enfin, précisons la position stratégique de la pointe du Cotentin, en plein milieu de la mer la plus fréquentée du monde.

Pour l'heure, les fûts perdus dans la Manche ne seront sans doute jamais récupérés, à moins qu'ils ne s'échouent sur une plage. La Manche, " mer-poubelle " continue ainsi de se remplir. Au niveau individuel, nous ne pouvons pas y faire grand chose. Donc si vous constatez une pollution quelconque sur la côte (comme l'amoncellement de plastique sur les plages par exemple), n'hésitez pas à la photographier, la répertorier et la signaler à votre commune ou votre municipalité. Si l'opinion publique se mobilise d'avantage, une action concrète est possible. Avec le taux de chômage que nous avons, peut être est-il possible de créer des emplois utiles. A bon entendeur...

1 décembre 2006

Edito décembre 2006

Nous parlions le mois dernier de le nécessité de s’impliquer dans le processus démocratique. Cette démarche n’est bien sûr valable que sous certaines conditions : une information claire et non partisane, une classe politique honnête, et des acteurs environnementaux cohérents. Très à la mode en cette fin d’année et à l’approche de l’élection présidentielle, le « pacte écologique » lancé par Nicolas Hulot fait beaucoup de bruit et attire de plus en plus de politiques opportunistes… Notre but n’est pas ici de « descendre » cette initiative car quoi qu’on en pense, ce genre d’argumentaire a le mérite de faire avancer le débat public, tout du moins de sensibiliser le grand public. Néanmoins, il convient de peser le pour et le contre afin d’avoir un minimum de recul sur les propositions réalisées. Commençons donc par le début en énumérant rapidement les 10 propositions de ce pacte.

Objectif 1 – Economie : Une logique de la durabilité
Objectif 2 – Energie : Organiser la baisse de la consommation
Objectif 3 – Agriculture : Produire autrement
Objectif 4 – Territoire : Contenir l'extension périurbaine et relocaliser les activités humaines
Objectif 5 – Transports : Sortir du tout routier
Objectif 6 – Fiscalité : Etablir le véritable prix des services rendus par la nature
Objectif 7 – Biodiversité : Faire entrer la nature dans l'aménagement du territoire
Objectif 8 – Santé : Prévenir avant de guérir
Objectif 9 – Recherche : Faire de l'environnement un moteur de l'innovation.
Objectif 10 - Politique internationale : Prendre l'initiative

Pour certains,  ces mesures « concrètes » permettraient d’avancer sereinement vers l’avenir, dans une logique de développement durable. Mais qu’y a t-il de concret la dedans ? En réalité, il n’y a rien de nouveau et ces propositions existent depuis bien longtemps… mais tout le monde sait qu’elles ne seront pas appliquées. L’équipe de Nicola Hulot a donc décidé de faire 5 propositions « concrètes » :

  • Un vice premier ministre chargé du développement durable

Petit rappel des faits et du contexte : Pour 2007, le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable  est « fier »  d’annoncer une hausse de 2,5% de son budget qui  atteint donc 915 M€ soit… 0,4% du budget total de l’État ! (sources : www.actu-environnement.com).  Pas la peine d’aller plus loin, on ne passera pas de 0,4% du total des dépenses à la mise en place d’une autorité qui obligerait l’économie à se plier aux exigences environnementales, ça paraît impossible.

  • Instaurer une taxe carbone en croissance régulière

Une taxe existe déjà, c’est la Taxe Intérieure de consommation sur les Produits Pétroliers (TIPP). C'est un droit d'accise. Cette taxe vise des produits dont la liste est commune à tous les États membres de l'Union européenne (Directive 2003/96/CE du Conseil du 27 octobre 2003 «restructurant le cadre communautaire de taxation des produits énergétiques et de l'électricité»). La taxe carbone serait donc une taxe supplémentaire qui connaîtrait une croissance régulière …C’est  ce qu’avait réussi à obtenir Dominique Voynet au sein du gouvernement Jospin : une augmentation progressive des taxes sur le diesel. Mais devant le mécontentement général, la mesure a vite été abrogée au premier conflit avec les transporteurs routiers. Eh oui en politique, il ne faut négliger aucune catégorie socio-professionnelle.

  • Réorienter les subventions agricoles vers une agriculture de qualité

Il s’agit de « concilier la production agricole avec le respect de l’environnement ». Le mot « biologique » fait partie du texte présentant les objectifs, mais il a été retiré de la synthèse, donc des propositions. On préfère les termes plus flous de « produits certifiés ». Sur la santé, il faut engager une « politique de prévention » envers les pesticides et les OGM. Les mots « réduction » ou « interdiction » sont honnis (sources : www.decroissance.org).

  • Systématiser les procédures de démocratie participative

Une chose est sûre, si un référendum est organisé à propos de la « taxe carbone » proposée, elle a peu de chance de voir le jour vue l’érosion du pouvoir d’achat et de l’augmentation du coût de la vie. Ne parlons pas des consultations interminables entre associations et groupuscules qui bloqueraient toute action possible. Le cas des éoliennes suffit à illustrer le propos.

  • Mettre en place une grande politique d'éducation et de sensibilisation

Là pour le coup, je suis d’accord. Il faut des intervenants dans les écoles primaires, les collèges, organiser la sensibilisation avec des gens compétents…etc. Mais cette initiative impliquerait d’avantage de moyens pour l’école publique. On verra bien si après les élections, quelque chose est fait dans ce domaine.

Alors, que penser de ce pacte écologique ? Beaucoup de gens diront : c’est facile de critiquer, que proposez vous de mieux ? Le sentiment que j’ai eu en lisant (en diagonale il est vrai) cet argumentaire, c’est  qu’il se superposait juste aux dispositifs existant déjà. Pourquoi ne pas remettre en question l’organisation même des institutions qui gèrent le domaine « environnemental ». La multiplicité et l’interaction des acteurs à prendre en compte pour monter n’importe quelle initiative environnementale dilue généralement tout espoir de voir aboutir une action cohérente. On s’y perd en effet très vite, entre les fonds communautaires sectorisés européens, l’Etat, le ministère de l’environnement, les différents conservatoires et organismes, le réseau Natura 2000, la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement), le Conseil Général, les syndicats mixtes, les associations, les communes, les communautés de communes… j’en passe et des meilleurs. Cette superposition complexifie énormément les décisions à prendre, et rend souvent le débat opaque tout en faisant circuler l’argent plus lentement.

Pour revenir au pacte écologique de Nicolas Hulot : il ne sera pas pris en compte. Ce dernier ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisqu’il a refusé les nombreuses propositions des différents partis politiques, de droite comme de gauche. Pourquoi ? Parce que la solution miracle ne peut venir d’un document qui dirait quoi faire. Si l’économie doit en souffrir, l’Etat ne l’appliquera pas. Prenons juste un exemple concret. La France paie depuis plusieurs années à l’Europe des sanctions financières à cause de quotas de pêche dépassés. Si l’Etat français acceptait de limiter les quotas comme le demande l’Union Européenne, les pêcheurs ne pourraient plus vivre. On achète donc tout simplement la paix sociale en France. Et les exemples de ce type sont malheureusement nombreux. Finalement, le meilleur moyen de réussir à intégrer l’environnement au développement économique, c’est d’en faire une démarche génératrice de richesse. Ceci passe évidemment par l’innovation, et donc la recherche publique et privée. La bonne question à poser au futur président de la République est donc « Augmenterez vous les crédits pour la recherche » ?

2fre

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1 novembre 2006

novembre 2006

« Un an déjà  »

Novembre 2006, joyeux anniversaire B3S. En effet, voilà déjà un an que la Baie des Trois Soleils est en ligne, avec pour ambition de réunir et d’informer les pratiquants des sports de glisse du Cotentin, mais aussi tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au littoral et plus généralement à l’environnement. Parler d’environnement dans la région la plus nucléarisée de France est certes assez particulier ; la démarche est en réalité capitale, même si tout le monde est bien conscient de la faiblesse de l’impact de ce site. Les côtes du Cotentin constituent en effet l’un des derniers secteur côtier épargné par la pollution, en comparaison avec par exemple la baie de Seine, le littoral du nord de la France, la Bretagne (algues vertes) ou encore la côte basque. Mais cette conservation demeure fragile, d’une part de par la présence de l’industrie nucléaire fortement implantée dans la région, mais aussi par le fait que la Manche est la mer la plus fréquentée au monde. La récent naufrage du chimiquier ECE en début d’année nous le rappelle douloureusement. Cet anniversaire est donc l’occasion de faire un petit état des lieux environnemental en France et de rappeler à tous que la première chose à faire pour changer les choses est de voter, car nous sommes encore en démocratie, ne l’oublions pas.

A l’échelle nationale, l’environnement est paraît-il la préoccupation principale du gouvernement, avec la sécurité bien sûr. A l’approche des élections présidentielles, ces thèmes de campagne sont plus que jamais d’actualité, tous partis confondus. Dernière trouvaille environnementale des industriels, soutenue bien sûr par une grande partie de la classe politique : les « bio-carburants », pour continuer à faire tourner nos chers moteurs à explosion. « C’est l’avenir » paraît-il. Sauf que ces bio-carburants sont produits à partir de certaines cultures. Et donc pour les produire en masse, il va falloir développer encore d’avantage la culture intensive, et qui dit culture intensive dit engrais évidemment. Sans prendre en compte les cultures pour les bio-carburants, les sols seront totalement dégradés dans moins de deux siècles, et donc impropres à l’agriculture. Comment dans ce cas cautionner les bio-carburants ? En ayant une vision à court terme tout simplement… Eh oui, dans 200 ans on sera mort, c’est pas très grave. Comme disait Coluche « Ca fait beaucoup marrer les gens de voir qu’on peut se moquer de la politique, alors que, dans l’ensemble, c’est surtout la politique qui se moque de nous ».

Mais il y a pire… En plus d’avoir une classe politique incompétente et irresponsable, les médias ne cessent de relayer les informations sans aucun esprit critique, ou disons le carrément : avec un manque total de lucidité et de discernement. Ecartons pour l’instant l’hystérie sécuritaire pour ne nous occuper que des aspect environnementaux. Comment ne pas réagir par exemple à cette phrase entendue au JT de 20h sur France 2 par la présentatrice: « Il n’y a plus de saisons, et ce bien sûr à cause du réchauffement climatique ». Evidemment, comment pourrait-elle savoir que les saisons ne sont qu’une invention de poètes ? Mais pour la rédaction de France 2, il est inconcevable qu’il neige au printemps. En réalité, on parle beaucoup du réchauffement climatique car il fait vendre et augmente l’audimat. C’est un mal pour un bien me direz-vous… Cela permet de faire passer le message : triez vos déchets, ne polluez pas, sinon le réchauffement climatique va pointer le bout de son nez. Il faut donc effrayer pour faire réagir les gens. Le problème, c’est que d’une part : les émissions de CO² ne dépendent pas directement des citoyens : c’est un problème avant tout politique et industriel, et ce à l’échelle mondiale. D’autre part, la plupart des gens ignorent que les 10 000 dernières années (période appelée l’Holocène) sont marquées par une augmentation importante des températures et du niveau marin, et qu’il y a 18 000 ans, le niveau de la mer était plus bas de 130 mètres. Ce fameux réchauffement climatique ne serait-il pas tout simplement la suite logique de l’histoire climatique de la planète ? La mise en perspective de ces connaissances est malheureusement presque toujours occultée.

Ce qui est critiquable dans la démarche des médias (et notamment la télévision), c’est la simplification à outrance des faits. De plus, si personne n’était préoccupé par ces problèmes, il n’en feraient pas état dans leurs JT, ou alors quelques secondes de temps en temps. Et ce qui s’applique à l’environnement est également vrai pour la grande majorité des informations. Prenons simplement un fait d’actualité : des jeunes qui brûlent un bus. Evidemment, les médias s’en emparent et cela fait la moitié du JT pendant plusieurs soirs. Résultat : des bus crament un peu partout en France. La télévision est donc aujourd’hui le 1er pouvoir en France. Attention, il est évident que toutes ces information doivent être communiquées au public (avec le plus d’objectivité possible, rappelons le). Tout le problème se pose dans la façon de traiter l’information, qu’il s’agisse d’environnement ou de questions de sociétés. Si vous êtes écœurés par ce que vous voyez à la télévision, ce qui se passe en France et/ou dans le monde, au niveau environnemental ou autre, la chose la plus simple à faire pour ne pas être simplement spectateur de cette société, c’est donc de courir chercher sa carte d’électeur. L’avoir, c’est être un citoyen, un acteur à part entière. Ne pas l’avoir, c’est être un consommateur, un esclave à temps complet.

1 octobre 2006

« Le territoire à portée de clic »

« Le territoire à portée de clic »

Le 23 juin 2006 était lancé Géoportail, un logiciel de cartographie développé par l'IGN permettant à chacun de naviguer en 2D sur les photos aériennes et les cartes IGN de la commune ou du lieu de son choix, sur tout le territoire français. Ce service est piloté par le ministère en charge de la Réforme de l’Etat dans le cadre du programme ADELE d’administration en ligne, en collaboration avec les ministères de l’Agriculture, de l’Ecologie et de l’Equipement. Sa réalisation a été confiée à l’IGN (Institut Géographique National) et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Il devance la future directive européenne INSPIRE (Infrastructure for spatial information in Europe) qui demande aux états européens de mettre en place des services électroniques de recherche, consultation, téléchargement et transformation de données.

Le géoportail donne désormais accès aux 100 000 points géodésiques, 400 000 repères de nivellement et 1, 5 millions de toponymes (noms de lieux) du territoire. Les fonds se composent de 400 000 clichés (pixels à 50 cm) couvrant tout le territoire et mis à jour tous les 5 ans. S’y ajoutent 3700 cartes au 1 : 25 000 (1cm sur la carte = 250 m sur le terrain), au 1 : 100 000 (1cm = 1 km) et au 1 : 250 000 (1 cm = 2,5 km). Concurrent plus ou moins direct (sur le territoire français) du désormais célèbre logiciel « Google Earth », l’ambition première du Géoportail, au-delà de la visite de tous les recoins du territoire national, « est de créer une porte d'entrée " géographique " à des informations dont la richesse et la diversité n'auront pour limite, que celles que chaque détenteur d'informations voudra bien lui donner » (sources : IGN). Et les applications sont multiples : identifier des zones à risques, zones inondables, zones de protection environnementale, connaître les Plans de déplacements urbains (PDU), qualifier et quantifier l’évolution du trait de côte, ou encore chercher des spots de surf. L’utilisation des photographies aériennes permet en effet une précision difficilement égalable, contrairement aux images satellites de Google Earth (exception faîte des métropoles mondiales). Concrètement, cela signifie que vous pouvez désormais voir votre maison sur internet ou recenser les reefs et bancs de sable sur le littoral afin de définir les spots de surf exploitables

Littéralement assailli par des millions d’internautes dès les premiers jours de mise en service, le Géoportail a d’emblée rencontré un vif succès (6 millions de tentatives de connexion le premier week-end), même si son lancement a connu de nombreux ratés. Serveur saturé par le nombre de connexions, images fades et à la limite de la surexposition, interface moins ludique et instinctive que pour son « rival américain », les critiques n’ont pas cessé de fuser face à cette innovation. Mais il serait malhonnête d’enterrer maintenant le Géoportail tant celui-ci est voué à évoluer. D’autres données photographiques et cartographiques vont en effet être mises en ligne en fonction des partenariats. Si tout se passe pour le mieux, on devrait y trouver par exemple les 550 000 planches du cadastre. Pour chaque zone affichée, on aura, outre les photographies aériennes, des informations topographiques de base (pour voir les rivières, les forêts, le bâti…), des Informations thématiques (transports, relief, biodiversité, hydrographie, cultures, inventaire forestier, sous-sol, littoral, parcelles cadastrales). Certains des services approfondis seront payants ou du moins protégés par mot de passe. Ces enrichissements, appelés « couches métiers », sont détenus par des services publics, des collectivités, des groupements associatifs… Une fois géoréférencés, ces renseignements seront intégrés dans le Géoportail grâce au catalogage assuré par le BRGM.

Ce moins d’octobre devait à l’origine marquer l’arrivée de la navigation en 3 dimensions sur le territoire français. Malheureusement l’IGN a pris du retard et celle-ci ne sera mise en ligne qu’en 2007. Pour l’heure, l’ensemble du territoire français est observable depuis son écran d’ordinateur. Tout le territoire ? Pas exactement. Regardez le Cotentin sur le Géoportail, certaines zones demeurent blanches et vides. Il s’agit bien sûr de l’usine Cogéma et du port militaire de Cherbourg (Arsenal…) : secret d’Etat oblige.

Le SIG (Système d’Information Géographique) national en est donc à ses débuts et permet surtout pour l’instant de survoler le territoire au gré de ses envies. De nombreux surfeurs ont cependant déjà compris l’intérêt de consulter le Géoportail pour découvrir de nouveaux spots. Les bancs de sable et trains de houle sont en effet observables sur certains clichés. Malheureusement, les photos ne seront renouvelées que tous les 5 ans, et il sera donc très difficile de savoir où se cachent les bons spots. Quoiqu’il en soit, le Géoportail constitue un nouvel outil qui dans quelques années sera devenu totalement indispensable, tant pour les particuliers que pour les institutions. Espérons seulement que les applications soient plus environnementales que militaires.

1 août 2006

les dechets de nos plages

L’été continue et le plastique sur les plages est toujours la. Dans un souci de pédagogie, (et non pas de paresse) et pour toucher le plus grand nombre de personnes, nous avons pensé que cet édito méritait bien d’être lu tout l’été. Bonne lecture, bonnes vacances, et bon surf Commençons par une petit récapitulatif. Il faut 450 ans pour qu’une bouteille en plastique se dégrade. 200 à 250 ans pour une boîte en aluminium, 100 ans pour une boîte en fer, et 6 mois pour un mégot de cigarette. Dans des mers fermées comme la Méditerranée, on a compté jusqu’à 2 000 objets flottants au km². Nous parlions en introduction de l’indignation des touristes en arrivant sur certaines de nos plages. Mais dans les régions qui vivent principalement du tourisme, on a trouvé une « solution » : nettoyer les plages en supprimant les laisses de mer (ce que la marée dépose sur la plage). Mais à trop vouloir rendre les plages propres, sous prétexte de répondre aux exigences des touristes, l’homme est en train de nuire à son environnement. En effet, les laisses de mer ne contiennent pas que des détritus. Les algues et les bois flottants (troncs d’arbre, branches) qui sont des éléments naturels, jouent un rôle écologique. Une micro-faune s’y développe, dont se nourrissent les petits oiseaux de mer. En supprimant les laisses de mer, l’homme met en péril certaines espèces d’oiseaux déjà menacées par d’autres types de pollution. Il ne faut jamais perdre de vue que l’environnement est un système. Si on en supprime un élément, il y a réaction en chaîne La dernière étude sur les macrodéchets des plages a été récemment publiée par la Marine Conservation Society. Elle a analysé les 279 847 débris retrouvés les 22 et 23 septembre 2003 sur 134,9 km des côtes sud de l’Angleterre, au cours des 11e journées annuelles de nettoyage des plages. Sur les 1 609 macrodéchets ramassés par kilomètre, en moyenne, 56% étaient en plastique, du sac de supermarché au briquet (Sources : Ifremer). Les 10 débris les plus fréquents étaient :

2. Cordages, filets de moins de 50 cm

3. Emballages de chips, bonbons

4. Coton et coton-tiges

5. Pièces de plastique de moins de 1 cm

6. Capsules et couvercles

7. Mégots de cigarettes

8. Morceaux de polystyrène de moins de 50 cm

9. Bouteilles de plastique

10. Morceaux de verre.

 

L’ingestion de sacs et débris en plastique serait à l'origine du décès de nombreux animaux. Le rapport donne une estimation d’un million d’oiseaux et de 100 000 mammifères et tortues chaque année. Le cas du petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) femelle d'une longueur de 3.97m échoué mort sur la plage de Lestre en Normandie le 6 avril 2002 mérite d’être rapporté. Lors de l’analyse de son contenu stomacal, le Groupe d'Etude des Cétacés du Cotentin  (http://perso.orange.fr/gecc/actus.htm), et des scientifiques de l'Université de Caen y ont identifié:

  • 1 emballage de chips en plastique et aluminium,
  • 2 sacs plastiques type supermarché anglais,
  • 7 morceaux de sacs poubelle de diverses couleurs, dont un de 25 x 70 cm et un autre de 70x75cm),
  • 7 sacs plastiques translucides (entiers et morceaux) dont un de 90 x 30 cm et un autre de 100 x 20 cm.
  • 1 emballage de produit alimentaire…

Le tout représentait un poids humide d'environ 800g.

 

 

Mais la pollution par le plastique ne se limite pas aux seuls macrodéchets visibles. Des scientifiques anglais de Plymouth et de Southampton ont publié dans la revue Science (Lost at Sea : Where is All the Plastic, 7 mai 2004, vol 304, p.838) les premiers résultats d’une étude sur les fragments microscopiques de plastique et de fibres, qui résultent d’une dégradation mécanique sous l’effet du vent ou des vagues et qui passent inaperçus dans l’environnement marin. Tous les échantillons de sédiments qu’ils proviennent de plages, d’estuaires ou du large de différentes régions côtières du Royaume Uni contiennent des micro-débris des différentes formes des 9 polymères recherchés : polyester, acrylique, polyamide, polypropylène … Des comparaisons avec des échantillons de filtrats d’eau de mer prélevés depuis quarante ans montrent que la concentration en micro particules de plastique a triplé depuis les années 70. Mises dans des bassins expérimentaux, ces particules furent ingérées par les trois espèces présentes : amphipodes, bernacles, et vers détritivores. L’étude doit se poursuivre pour examiner si le plastique et les substances toxiques qu’il véhicule est toxique pour ces animaux ou s’il bloque leur système digestif.

 

Quelles sont les solutions face à une telle réalité ? Surfrider Foundation organise depuis plusieurs années des nettoyages de plage, mais cette opération n’a d’autre intérêt que de tenter de sensibiliser le grand public, et il faut bien avouer que le combat est difficile, tant l’individualisme est répandu de nos jours. Pour apporter des solutions concrètes, il convient d’engager des actions concrètes au niveau industriel et politique. La lutte dans le domaine industriel peut prendre 3 formes complémentaires. Il s’agit en premier lieu de réduire la masse de matière dans un emballage donné, privilégier l’usage de matériaux dégradables, sinon biodégradables, et bien sût intégrer les déchets du littoral dans le traitement des emballages. Certaines entreprises font des efforts, et tous les fabricants répondent immédiatement que réduire la masse de matière dans un emballage fait partie de leurs priorités évidentes et donnent des exemples de réduction de poids de matière dans des récipients. Pourtant les emballages se multiplient par couches successives. Ben oui, la packaging c’est important. Ce qui compte avant toute autre chose, c’est vendre. Les actions « écologiques » des grands groupes ne sont donc généralement que pure communication, de Leclerc à Danone, en passant par Quicksilver…

 

Le moyen le plus important de faire pression reste les représentants du peuple, le Politique. Leur rôle est avant tout d’établir une législation cohérente permettant de lutter efficacement contre la pollution. Mais encore une fois, on constate le plus souvent que l’économique passe avant l’humain. Et quand bien même une action nationale serait efficace, le jeu des échelles pointe le bout de son nez. Par exemple, Beaucoup de macrodéchets qui migrent dans le Golfe de Gascogne avant d’arriver sur les plages proviennent d’Espagne. De ce point de vue la, l’Europe est notre seule solution, mais on est loin d’avoir un continent uni, notamment au niveau légisaltif. L’autre point important pour le Politique, c’est de sensibiliser les nouvelles générations aux problèmes environnementaux. Mais combien de gens quittent la plage en laissant leur papiers et plastiques sur place, ou jettent leur cigarette dans le sable (ou ailleurs) ? Du beauf de 50 ans à la nymphette de 20 ans, peu de gens ont aujourd’hui une conscience environnementale, même si tout le monde se dit soucieux du devenir de la planète. Alors cet été, si vous voyez quelqu’un balancer un papier par terre alors qu’il y a une poubelle à 5 mètres, prenez 30 secondes pour lui expliquer calmement qu’il a tort. Certes ça ne changera pas grand chose, mais ça fera peut être un con de moins sur cette Terre

1 juillet 2006

Du tritium dans la nature

Jeudi 24 mai, nous apprenions par voie de presse que des analyses menées par l’ACRO, dans le carde d’un rapport d’étude commandé par Greenpeace, indiquaient la présence continue de tritium dans les nappes phréatiques autour du contre de stockage de la Manche, géré par l’Andra, à Digulleville (sources : La Presse de la Manche, rapport d’étude Acro - http://www.acro.eu.org). B3S revient sur ces révélations, et essaie de mettre en perspective les données. Voici les faits : des prélèvements d’eau ont été faits par pompage en bordure du CSM (Centre de Stockage de la Manche) le 23 mais 2006. D’après le rapport d’étude, la teneur en tritium est élevée (teneur non contestée par l’Andra, qui l’estime à 18 000 becquerels pas litre), alors qu’un décret français « recommande » de na pas boire une eau contaminée à plus de 100 Bq/l.

Plus généralement, le tritium est présent naturellement dans l'environnement sous forme d'eau tritiée et participe au cycle normal de l'eau. Aujourd'hui, les installations nucléaires constituent la principale source de tritium associée aux activités humaines. Compte tenu de l'aspect localisé des rejets, on observe autour de ces installations des teneurs en tritium plus élevées que la concentration naturelle (comprise entre 0,1 et 0,9 Bq/l pour les eaux de surface). Les mesures effectuées en France, montrent des teneurs en tritium généralement inférieures à 10 Bq/l dans les eaux souterraines et inférieures à 20 Bq/l pour les fleuves, bien que certaines nappes phréatiques et quelques fleuves présentent localement une concentration de quelques dizaines, voire plus rarement quelques centaines de Bq/l à certaines périodes. Dans l'ensemble, les mesures réalisées en France apparaissent tout à fait cohérentes avec celles disponibles pour les autres cours d'eau européens.

18 000 Bq/l, le chiffre paraît énorme. En ce qui concerne les impacts associés au tritium dans les eaux, en considérant un individu dont tous les apports en eau proviendraient d'une source présentant une concentration de 100 Bq/l, valeur dans l'ensemble cohérente avec les teneurs maximales relevées dans les eaux potables, la dose individuelle annuelle correspondante serait de l'ordre du millième de l'irradiation naturelle. Vous pouvez faire le calcul pour la comparaison. La norme du dit décret est donc en fait draconienne, avec une teneur maximale très inférieure à ce que l’on peu absorber en pratique, sans risque. Précisons que nous parlons ici d’ingestion, et non pas de radiation.

Selon les rapports de l’Andra, « cette contamination proviendrait en majorité d’un accident datant de 1976, date correspondant à l’inondation d’une alvéole de stockage dans laquelle se trouvait du tritium » (La Presse de la Manche, 24 mai 2006). Mais ce qui intrigue les deux associations, c’est que la teneur en tritium n’ait pas baissée partout dans la nappe depuis 30 ans, alors que cet isotope perd normalement la moitié de son activité en 12 ans. Pire, il semblerait que la teneur ait augmenté par endroit. Selon l’Andra, l’impact sanitaire est très faible. Effectivement, nous l’avons expliqué dans le paragraphe suivant. Peu de risques donc de tomber malade. Mais au delà de la présence de tritium, ces analyses mettent le doigt sur un problème de taille : le confinement des déchets nucléaires. Concrètement, cette fuite signifie que les déchets ne sont pas confinés correctement. Autre problème : la notion de réversibilité. Etant donnée le caractère complexe de ce type de pollution, beaucoup préconisent de ne rien toucher sous peine d’aggraver les risques.

Entreprendre la création d’un centre de stockage demande que l’on soit convaincu que c’est la bonne solution. Aussi longtemps que l’on peut reprendre les colis pour en disposer autrement, le stockage est considéré comme réversible. Ce n’est qu’au moment de le sceller définitivement qu’il faut être certain de sa confiance dans la démonstration de sûreté et être convaincu qu’il n’y a pas de meilleur procédé pour disposer des déchets. La loi Bataille (loi du 30 décembre 1991) a envisagé que le stockage pouvait être réversible ou irréversible. Le Gouvernement a insisté en 1998 pour que les recherches mettent l’accent sur la réversibilité. Sur ce point, les recherches portent principalement sur les modalités et la durée de cette réversibilité. En gros, on sait pas trop où on va.

Si l’Europe, et particulièrement la France, ont fait bonne figure aux différentes conférences sur l’environnement ces dernières années, en raison de leurs faibles taux d’émissions de dioxyde de carbone, elles le doivent à leur production d’électricité d’origine nucléaire. Mais cette énergie « propre » pose de nombreux problèmes : en témoignent par exemple la gestion des déchets nucléaires, ou encore les difficultés techniques rencontrées par le gouvernement français pour démanteler le réacteur Superphénix. Par ailleurs, le lobby de l’électronucléaire, particulièrement puissant, ne peut encore faire état d’aucune solution satisfaisante pour l’élimination des déchets. Dans l’opacité et en dehors de tout débat démocratique, il engage ainsi les populations concernées tout comme les générations futures.

Andra : Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs. Établissement public à caractère industriel et commercial chargé de la gestion et du stockage des déchets radioactifs.

Areva : Le groupe AREVA a été créé le 3 septembre 2001. Issu de la fusion des activités de CEA-Industrie, de Framatome-ANP et de COGEMA, il est aujourd'hui un des premiers acteurs mondiaux dans le secteur nucléaire, des nouvelles technologies et de la connectique.

Acro : Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l’Ouest. Il s’agit d’un laboratoire indépendant d'analyse de la radioactivité, et un centre d'information et de documentation. L'ACRO a été créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl pour permettre au citoyen de s'approprier la surveillance de son environnement.

 

Déchets radioactifs : matières radioactives inutilisables provenant de centres médicaux, de laboratoires ou de l'industrie nucléaire. Les déchets radioactifs sont classés selon deux caractéristiques : le niveau d'activité et la durée de demie-vie. Le niveau d'activité donne une indication sur le niveau de l'intensité du rayonnement radioactif à un moment donné et donc sur leur "dangerosité" potentielle. Quatre niveaux sont définis : très faible activité, faible activité, moyenne activité et haute activité. La durée de demie-vie permet de déduire la durée de dangerosité potentielle du déchet. En effet, la radioactivité diminue régulièrement dans le temps. Cette décroissance se fait rapidement pour les déchets à vie courte ou de façon beaucoup plus lente pour les déchets de longue durée de vie. Trois niveaux sont utilisés : vie très courte pour les déchets dont la radioactivité est divisée par deux en cent jours ou moins,  vie courte pour ceux dont la radioactivité est divisée par deux en moins de trente ans et vie longue pour ceux dont la radioactivité est divisée par deux en trente ans et plus.

 

Confinement : dispositif de protection qui consiste à contenir les produits radioactifs à l'intérieur d'un périmètre déterminé fermé

 

Tritium : isotope de l'hydrogène, émettant des rayonnements bêta, présent dans les effluents des réacteurs à eau. Symbole : H3.

 

Bêta : les particules composant le rayonnement bêta sont des électrons de charge négative ou positive. Un écran de quelques mètres d'air ou une simple feuille d'aluminium suffisent à les arrêter (symbole β).

Becquerel : unité légale de mesure internationale utilisée en radioactivité (symbole : Bq). Le becquerel mesure l'activité d'une source radioactive, c'est à dire le nombre de transformations ou désintégrations d'atomes qui s'y produisent en une seconde ; cette transformation s'accompagnant de l'émission d'un rayonnement. Par exemple, un corps dont l'activité est de 12000 becquerels signifie que 12000 atomes s'y désintègrent à chaque seconde. Cette unité est très souvent utilisée avec des multiples : le MBq (million de becquerels), le GBq (milliard de becquerels), le TBq (mille milliards de becquerels). Quelques exemples de radioactivité naturelle : un litre de lait : 60 Bq, un litre d'eau de mer : de 10 à 15 Bq, le sol granitique : 8000 Bq/kg, un enfant de 5 ans : 600 Bq, un homme de 70 kg : 10000 Bq.

Contamination : dépôt en surface de poussières ou de liquides radioactifs. La contamination pour l'homme peut être externe (sur la peau) ou interne (par ingestion ou inspiration).

27 mai 2006

Mai 2006 par 2fre

Il existe beaucoup de dictons relatifs au mois d’avril : « D'Avril les ondées, font les fleurs de Mai », « On n'a pas hiverné tant qu'Avril n'est pas passé » ou encore le très célèbre « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». On peut d’ores et déjà en rajouter un nouveau : « en avril par chez nous, du surf y’en a pas beaucoup ». Difficile en effet de trouver dans notre mémoire collective de surfeurs un mois d’avril aussi pourri : quasiment aucune houle, du vent toujours défavorable, des bancs de sable fantômes. A part une ou deux bonnes sessions en début de mois, ça a vraiment été une catastrophe.

Outre le manque de vagues, l’événement du mois d’avril était bien évidemment les vingt ans de la catastrophe de Tchernobyl. Quelques 12.500 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs, ont défilé le samedi 15 avril après-midi à Cherbourg contre le réacteur EPR et pour les vingt ans de la catastrophe de Tchernobyl. Cherbourg a fait honneur à sa réputation et à ses parapluies avec une pluie battante toute la journée : triste ville pour un triste anniversaire. D’après le porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire", Stéphane Lhomme, les chiffres annoncés « correspondent à une très forte mobilisation », compte-tenu des difficultés rencontrées pour accéder au site. Selon lui, l'ampleur des manifestants témoigne d'un tournant sur la politique énergétique en France.

Personnellement, je pense que ça témoigne de quelque chose en effet, mais certainement pas d’un changement de la politique actuelle, surtout avec le prix du baril de pétrole qui flambe, et le lobby pétrolier oeuvrant contre le développement des énergies renouvelables. Non, la France a trop besoin du nucléaire et tous les représentants politiques le savent, de droite comme de gauche. Si vous entendez pendant la campagne présidentielle de 2007 un candidat affirmer qu’il veut sortir du nucléaire, eh bien c’est qu’il ment, ou qu’il a une vision à très (trop) long terme.

L'adhésion des politiques et des industriels à l'EPR indique en réalité une volonté de ne pas être à la traîne technologiquement. Selon un rapport d'EDF, le projet EPR est rendu nécessaire pour assurer le maintien industriel et intellectuel des filières industrielle et scientifique liées au nucléaire. Le secteur industriel est en effet mis à mal par l'absence de nouvelle construction. EPR viendrait à point nommé (s'il ne tarde pas trop !) pour relancer aussi la recherche, assurer l'entretien du niveau des connaissances acquises et surtout le recrutement de chercheurs qui emprunteraient une filière qui se tarit (départs en retraite), et qui ne jouit pas d'une bonne image dans l'opinion publique. Enfin, les exploitants allemands, se voyant interdire toute construction de tranche nucléaire dans leur pays, resteraient présents sur ce marché, mais en France, en attendant que l'Etat allemand ne change d'opinion.

Concrètement, cette industrie a ses soutiens… et ses opposants. Pour les premiers, c’est une énergie « propre » car sans effet de serre, la seule à même de garantir le confort d’une société développée et l’indépendance nationale. Pour les autres, le risque est trop important, et la catastrophe de Tchernobyl nous le rappelle douloureusement, sans parler de la gestion des déchets à long terme (le plus gros problème en vérité). Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un regard critique est nécessaire sur de tels enjeux de société, d’autant que les médias sont devenus bien dociles, incapables d’avoir la moindre expression critique, objective, et le recul nécessaire. Il est évident que l’augmentation de la production mondiale d’énergie à terme (d’ici 2050) ne pourra se faire sur le modèle actuel, basé sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), dont les réserves sont limitées. Le nucléaire apparaît à l’heure actuelle comme la seule source disponible rapidement à grande échelle, mais nécessite une mobilisation importante de capitaux et surtout une acceptation publique. Il convient donc pour tous les citoyens Français et Européens de s’investir et de s’intéresser aux problématiques liées à la production d’énergie, d’une part pour que les politiques ne fassent pas n’importe quoi, d’autre part parce que c’est ce thème (l’énergie) qui définira le prochain « équilibre » géopolitique mondial dans les prochaines décennies.

Pour boucler cet édito, terminons sur ce « Si certains n’aiment pas la France, qu’ils la quittent ». Cette phrase a résonné en avril dans tous les médias, et reflète bien l’état d’esprit ambiant ainsi que la direction dans laquelle nous allons. Mais son auteur prend le problème à l’envers : en réalité, si tu aimes la France, il faut la critiquer. Critiquer le nucléaire, parler des risques, ouvrir le débat, pour tendre vers une « transparence » qui, même si elle s’apparente à la ligne d’horizon inaccessible, doit inciter le pouvoir politique à prendre ses responsabilités. Plutôt que d’appeler au patriotisme, il serait donc sans doute plus pertinent de faire prendre conscience à certains le sens du mot « citoyenneté », car c’est de ça qu’il s’agit finalement.

« Certains déchets nucléaires produits dans les années 60 resteront dangereux pendant un demi million d’années. Pour ceux qui sont produits maintenant, il faudra compter 30 ans de plus ».

  Le Chat (de Ph. Geluck) 

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